Historique
Bref historique du Château de Plessis-Saint-Jean et de son village
Plessis Saint Jean fut un lieu habité depuis le XIIème siècle. Le mot ‘plessis’ évoque un lieu clos et protégé contre les bêtes sauvages. Selon d’anciens documents, une commanderie de moines chevaliers de Saint Jean de Jérusalem (Hospitaliers) possédaient des terres et une chapelle. Les moines templiers avaient des possessions aussi. L'église date de cette époque, par contre les chapiteaux du portail sont du XIVème siècle.
Une maison forte fut édifiée en cette époque dans cette terre de frontière entre la Champagne et le Sénonais par la famille Leventés. Il s’agissait d’une forteresse avec fossés et tour d’observation. Les fossés à parois maçonnées apparaissent à la fin du XVème siècle. Ceux-ci ont une profondeur moyenne de 6 mètres et une largeur de 10 mètres, à parement de grés. Il s’agit de douves sèches.
En 1363 le village s’appelait Plessis-Messsire-Guillaume du nom du chevalier propriétaire des lieux. S’appelant Guillaume de père en fils, il existe encore le portrait d’un Guillaume, de la famille du Plessis, chanoine, dans un vitrail de la cathédrale de Sens.
La seigneurie fut transmise en 1504 à Pierre de Choiseul. Son fils se faisait appeler Seigneur de Praslin, sous François Ier. Le vieux château fut démoli à la renaissance puis remplacé par un château plus élégant et confortable. Il reste actuellement des vestiges d’une tour ronde et deux puits. Sous Louis XIII avec Ferry de Choiseul la seigneurie devint Comté du Plessis-Praslin.
En 1714, Plessis-Praslin passe à Michel-François Lebas du Plessis, trésorier général des guerres de Louis XIV. Henry Lebas du Plessis remodela en 1830 le château et reconstruisit selon un style romantique (pittoresque) ou néogothique. La tour des escaliers aux trois ogives en est un témoignage. C’est ainsi qu’il nous apparaît actuellement. Il reste de cette époque, à l’intérieur, un salon « d’hiver » en boiserie type XVIIIème.
Le château est entouré d’un parc de 4 ha avec forêts. Il est possible de visiter le départ de souterrains et de faire un tour dans les «oubliettes»…
Historique de Mr Meunier
Les origines
Reprenant notre bâton de pèlerin et arpentant ce vaste monde, nos pas nous ont conduit au point haut du plateau qui sépare les vallées de notre Sénonais de celle de la Seine. Cette ligne de crête s’élève doucement d’est en ouest.
A 160 mètres d’altitude, nous avons considéré le paysage comme étant suffisamment ample. On voit en effet Montereau, les bois du Montois, la forêt de Sourdun, le Gâtinais. Vers le midi, la vue est arrêtée par Chalopin qui nous masque Sens.
Un belvédère
Nul doute que le site ait retenu l’attention dans la première moitié du XIIè siècle du comte Thibault de Blois. Il a été à juste titre surnommé le Grand, non seulement par le fait qu’il cumule les comtés de Blois, Tours, Chartres, Sancerre, Meaux, Brie, Troyes, Bar-sur-Aube, mais aussi parce que sa politique économique favorise l’émergence des foires de Champagne. Provins et son extraordinaire développement est le fruit de son règne. Jaloux de son indépendance, il soutient les Anglais à qui il offre son frère Etienne comme roi.
Tout cela ne fait pas l’affaire du Roi de France cantonné dans le Sénonais, le Gâtinais et une fraction de la Brie. Profitant de l’assassinat de Miles de Montlhéry, le comte de Blois s’empare du Braitois en 1118.
Thibault le Grand est souvent en guerre contre Louis VI. Mais la mise en péril des finances des protagonistes ralentit le rythme des combats. La lassitude n’a pas véritablement gagné les adversaires de quarante années. La guerre a pris une dimension micropolienne.
Pour le comte de Blois, il faut protéger l’accès à sa ville de Bray. Elle confie ce rôle à la famille Léventé (alias Eventé). Présente à Bray, Couture et Gurcy, elle s’est loyalement ralliée à lui quand l’assassinat du sire de Bray l’a fait entrer en possession du Braitois. En 1118, Hugues Léventé a participé à la fondation de Preuilly.
Un plessis
Monter la garde sur une frontière militaire, même peu soumise aux grandes offensives, suppose un minimum d’installations.
Une palissade de bois protégée par des fossés permet de mettre à l’abri un fidèle du comte de Blois, d’autant que les combats sont sporadiques et limités à des contingents de rares professionnels peu courageux physiquement. Les « patrons » peuvent s’entre égorger ailleurs ! Ici, sur notre belvédère, il suffit d’afficher un pouvoir sur les paysans d’entre Oreuse et l’entrée de Bray, le chevalier présent à Sergines et celui logé au Mez. Un plessis prend place. Le lieu est cité en 1155.
Restons prudents. Le plessis a très bien pu reprendre une installation que nous imaginons assez bien surveillant en retrait la Seine, transformée en boulevard du crime par les Normands avides de profiter de nos richesses. Mais la guerre entre Thibault de Blois et Louis de Paris semble bien être à l’origine des nombreux plessis qui couvrent le plateau : le plessis du prénommé Otran (aujourd’hui Plessis du Mez), le plessis de la famille Gastebled (aujourd’hui Plessis-Gastebled), le plessis aux Chats, le plessis de la famille Maréchaux, etc.
Le nôtre sera donc le plessis de la famille Léventé : le Plessis aux Eventés.
Remercions les « édiles » d’il y a sept cents ans d’avoir changé le nom du village, pour éviter toute confusion avec une image trop peu méditerranéenne de lieu venté : cela aurait chassé les promoteurs …
La famille Léventé
Notre plessis surgit dans notre documentation en 1155, dans les mois qui suivent la mort du comte Thibault le grand. Son fils Henri le Libéral reçoit la Champagne et se laisse convaincre de faire la paix avec Louis VII qui deviendra son beau-frère à l’occasion.
Autrement dit, les aspects militaires du plessis ne sont déjà plus d’actualité.
Une fratrie bien en cour :
Quatre frères forment la famille Léventé : Geoffroy, Hugues, Girard et Etienne, encore cités en 1171. D’autres frères et sœurs sont moins bien connus.
Geoffroy Léventé est conseiller du comte de Champagne de 1156 à 1190. Son épouse reine est la fille de Pierre du Châtelet. Il vit encore en 1200 mais n’a peut être plus l’oreille du nouveau comte. En 1156, Pierre du Châtelet procède à un don à Jouy.
Hugues Léventé a manifestement reçu dans la succession paternelle le plessis. Cité en 1166 avec son frère Girard, il reçoit du comte Henri le Libéral le gruerie du bois de Lusaint et les hommes qui s’y trouvent. Avec son propre fils Hugues, il s’accorde avec les chanoines de Sens pour assurer la protection de Pont-sur-Yonne en 1183. Il est singulier que nos chanoines français aient choisi un champenois pour avoué d’une petite ville où on vient de construire un pont pour remplacer le bac. Même frontalière, la ville est française. A l’époque Philippe Auguste est un adolescent fougueux. Par contre la route qui emprunte le pont se rend bien aux foires de Troyes en passant par la vallée de l’Oreuse et celle de la Vanne. C’est là bas que l’argent se fait !
Girard Léventé est lui aussi conseiller comtal de 1158 à 1194. Vers 1201 il est vassal lige du comte pour sa maison de Bray et Gurcy. En 1213, devenu moine de Preuilly, il est fait appel à sa mémoire pour témoigner des circonstances d’un mariage aristocratique.
Nicolas et puis c’est tout :
En 1181, l’archevêque de Sens délimite les droits des ordres présents au Plessis. Les moines de Saint Sauveur lès Bray perçoivent la dîme et les religieuses de la Pommeraie y ont deux setiers. Les Hospitaliers entreront en possession de biens après la mort de Nicolas Léventé, fils d’Hugues et d’Emeline, et frère d’Hugues.
Les Hospitaliers (chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem) sont nés à Jérusalem il y a déjà un siècle. Ils sont soutenus par les Capétiens. Leurs rivaux, les chevaliers du temple, sont nettement appuyés par les Champenois. Qu’une famille braitoise favorise un ordre français pourrait être le signe d’un dégel politique. Mais l’héritier du Plessis vit en France.
Nicolas Léventé donne à son tour en 1194 aux Hospitaliers la dîme de Pailly et du Plessis, selon l’engagement de ses arpents et de son frère. En 1202, devenu chanoine de Sens, il leur donne trois muids de blé sur la dîme du Plessis.
Ces dons répétés aux Hospitaliers n’ont jamais permis de fonder une commanderie au Plessis, mais tout au plus fixé des revenus sur la paroisse.
Un héritier Léventé change d’air :
En 1215, une sentence de la comtesse de champagne est rendue au profit de Vauluisant contre Geoffroi Léventé du Plessis, son oncle Nicolas (le chanoine ?), et les hommes du Plessis, de Pailly et de Courmont, au sujet de l’usage des bois de Servins et de Barrault. Le droit de chasse reste l’apanage des nobles. La venue des moines de Vauluisant à Servins vient perturber les anciens propriétaires locaux. Mais cet acte montre que Nicolas partage avec un neveu Geoffroi la défense de ses droits.
Nous estimons que Geoffroi est le fils héritier d’Hugues, associé dans le pariage de Pont-sur-Yonne avec son père en 1183. Vers 1201, Geoffroi du Plessis est le vassal lige du comte pour ce qu’il a au Plessis et au delà de l’Yonne. En 1200, il donne lui aussi aux Hospitaliers sa dîme de blé de Pailly et du Plessis, sur les bois, les prés et les champs, et l’usage des bois sis près de la grange de Valmery.
Comme d’autres puissants personnages, il a choisi d’abandonner son patronyme pour se doter d’une particule affichant son pouvoir terrien. A Noslons et à Saint-Martin-sur-Oreuse, les Després feront de même ; à la Chapelle-sur-Oreuse, les Lemoine font pareil.
Les Léventé du Plessis sont devenus les du Plessis aux Eventés.
A Bray, Etienne Léventé cède en 1223 à la comtesse 6 livres de rente sur les revenus de la halle de Bray et renonce à sa prétention d’installer des drapiers sur les étaux. Le nom de Léventé n’est pas encore abandonné par les cousins.
Les Du Plessis chevaliers et seigneurs
Quand Philippe Auguste part à la conquête de la Normandie, la Champagne hasarde ses comtes en terre Sainte. Notre Plessis voit alors émerger sa famille seigneuriale.
Geoffroi –1202-1239, chevalier et seigneur, époux d’Hélissende :
Geoffroi a choisi vers 1201 de changer de nom pour s’identifier à son plessis. En 1202 on le dit chevalier et en 1239 seigneur. En 1224, il a pour neveu Philippe de Nemours. Par rapport à ses prédécesseurs, il a donc changé d’horizon social : noblesse, chevalerie et seigneurie.
Il demeure un grand propriétaire. En 1203, chevalier, il reçoit trois oboles parce que le chevalier Erlebaud de Villenauxe a vendu le bois de la Petite Bruyère relevant dudit du Plessis. En 1225, il donne cent arpents de terre de bois lieudit Bois « Buessoiz » à la Cour Notre-Dame. En 12227, il rappelle qu’il a donné à sa femme Hélisende la moitié de ses biens, mais seulement cent arpents de ses bois. Elle pourra choisir la maison qu’elle souhaite à l’exception de celle du Plessis.
En 1224 Payen de la Chapelle dit le Moine chevalier, époux d’Elisabeth, donne une mesure d’huile à l’octave de Noël, à percevoir au Plessis seigneur Geoffroi Léventé, dans le fief du chevalier Eudes des Barres.
Il décède avant 1240 et ses enfants contesteront ses générosités.
Jean –1240-1259, chevalier et seigneur, époux d’Héloïse :
En 1240 le chevalier Jean du Plessis et son épouse Elouissis donnent aux Hospitaliers 20 arpents de terre à Bazoches et Avigny.
La même année, Jean rappelle que son père feu Geoffroi a donné cent arpents de terre et bois près de Compigny. Or, avec sa sœur Elisabeth épouse de l’écuyer Simon du Châtelet et son neveu Jean Malecote, il conteste qu’il ait eu la capacité de disposer de plus de la moitié de son patrimoine. Pour le repos de l’âme de leur frère feu Huet, ils donnent 20 arpents à Compigny près Bazoches et Monceaux, sauf la justice.
Après 1234, le comte de Champagne rappelle que Jean lui a prêté un hommage lige pour ce qu’il a au Plessis, avec le bois de sa maison fort, Compigny, Ternantes, Pont-sur-Yonne, sauf ce qu’il tient de saint-Père et de Saint-Remy, le fief de Passeium en la châtellenie de Villemaure. De même en 1249/1252, ce chevalier est vassal pour la maison du Plessis, tout le village et 800 arpents. Il a Pailly, sauf Cormost et (Compigny ?), la justice et gruerie jusqu’à l’Oreuse. Il a alors pour frère Gilez.
En 1258 le chevalier Jean du Plessis accorde le don fait par le seigneur Giles du Plessis chevalier, veuf de Marguerite, d’un setier de froment sur la terre de Chavannes.
En 1259, le couple Jean et Héloïse ont une dette de 820 livres.
En 1267 Heloysis veuve de Jean seigneur du Plessis et chevalier, et ses enfants Jean seigneur du Plessis, Helissende et isabelle vendent une maison à Michery.
En 1273 Héloïse dame du Plessis, et son fils le chevalier Jean, interviennent au sujet de 44 arpents de bois à Pont-sur-Yonne.
Jean –1270+1288, chevalier et seigneur, époux de Béatrice de Durnay :
En 1270, Jean, fils de feu Jean, est déjà chevalier. Saint-Louis se meurt alors en Tunisie. En 1280, notre chevalier est le frère de l’écuyer Geoffroi.
En 1274 Jean tient en fief du comte de Champagne la maison de Plessis, quatre arpents au Plessis, six arpents de bois, 120 arpents de terre, 25 sols de rente, 160 arpents de bois et des arrière fiefs.
En 1280,Jean chevalier, seigneur du Plessis aux Eventés, approuve la vente des frères Gilon et Jean de Michery écuyers, de quatre arpents et 140 arpents à Michery, avec le Quart de la justice.
En 1275 le chevalier Jean du Plessis accorde qu’Adulphus Lemaire du Plessis donne un setier d’huile à l’église du Plessis pour l’entretien d’une lampe devant l’autel de la Vierge aux heures canoniales.
En 1288, sire du Plessis-aux-Eventés, il cède avec son frère l’écuyer Jeufroiz 20 arpents de bois lieudit « Bois Granier » qui furent à feu Geoffroi de Peci, sauf la justice et la garenne.
Il décède en 1288. Sa plaque tombale existe toujours et l’identité de son épouse, Béatrice de Durnay, est indiquée.
La proche parenté :
En 1288, Isabelle du Plessis aux Eventés, sœur de Jean décédé la même année, est veuve de l’écuyer Gauthier de Guigneville. Elle approuve la convention de 1280.
Fils du chevalier Geoffroi, le chevalier Giles est seigneur de Pailly en 1275. Ce chevalier, époux de marguerite, fils d’Hermensende, procède à une vente à Saint-Pierre-le-Vif. Il est veuf de Marguerite en 1258. Ce chevalier est le fondateur de la lignée des seigneurs de Pailly.
Les fieffés :
En 1249/1252, le comte de Champagne fait état de plusieurs vassaux au Plessis, rattachés féodalement à Bray-sur-Seine :
la dame de Vau Renier, qui possède la maison fort, à l’exception de 400 arpents à Servins appartenant à Vauluisant,
Gui de Villers-sur-Terre qui possède terre, homme et maison au Plessis,
Dame Comtesse (prénom) de Flacy qui a 60 livrées de terre au Plessis du chef de sa dot,
Jean fils d’Anseau de Flacy, qui a 60 livrées de terre au Plessis après la mort de sa mère,
Geoffroi de Villeneuve possède 20 arpents au Plessis du chef de sa femme,
Adam de Toussac possède des prés au Plessis du chef de sa femme.
Que ce fut Vau Renier (près de Trainel) ou Flacy (près de Villeneuve-l’Archevêque), on reste entre Champenois au Plessis. On vit dans un comté prospère tandis que les voisins Français courent la Méditerranée.
Mais voilà, en 1284, notre comtesse Jeanne, par ailleurs reine de Navarre, épouse le jeune roi de France Philippe. Et cette fois ci, nous allons être unis pour le meilleur et pour le pire au prince des impôts et dont la seule croisade consistera à aller faire gifler un pape…
Les Messires Guillaume
Depuis le XIIIè siècle la famille installée au Plessis a non seulement gravi un échelon social en entrant en chevalerie et en devenant seigneurs, mais aussi redéployé son patrimoine. Elle a abandonné la rive droite de la Seine. Par contre, en sus de Pont-sur-Yonne (pariage de 1183) la famille a des intérêts à Ternantes. Ce lieudit de la paroisse de Michery était le siège d’un domaine possédé par des conseillers comtaux du XIIè siècle. On peut soupçonner qu’Hélissende ait assuré cet héritage.
Les alliances connues (Durnay, Nemours) ou supposées (Ternantes) intègrent les du Plessis dans l’aristocratie régionale. Elles l’entraînent vers d’autres horizons où on s’épuise financièrement à tenir son rang. Pour cette raison, nous suivons moins bien la situation locale.
Jean –1300-1314, chevalier et seigneur :
En 1300 Jehan sire du Plaissie agréé une vente de terre opérée par son cousin Jehan du Plaisie écuyer, sire de Pailly.
En 1311, chevalier et seigneur du Plessis-aux-Eventé, son sceau est une série de bandes horizontales. Ces armes héraldiques se retrouvent sculptées à l’intérieur de l’église du Plessis.
En 1314 le chevalier Jehan du Plaisie et l’écuyer Jehan dou Plaie sires des Bordes autorisent l’édification d’un four dans la grange de Chari.
Ces éléments sont pauvres alors que les branches de Pailly, Sergines, des Bordes et de Thorigny vont être mieux connues.
Le bailli Guillaume du Plessis –1358+1372, chevalier et seigneur, époux de Béatrice de Trainel :
Guillaume du Plessis, seigneur du Plessis, est capitaine de Troyes en 1358 et 1360. Cette fonction de défense civile vient d’être réactivée à la suite des désastres de Crécy (1346) et de Poitiers (1356). Faute de trouver rapidement l’argent pour financer une armée, il faut bien demander aux habitants de défendre leurs bonnes villes et leur fournir des cadres militaires de confiance.
En 1358 il combat en Bretagne puis en Basse Normandie avec l’amiral Baudoin de la Heuze. En 1359 , il accompagne de connétable de France. Il est chevalier en 1360. Le chaos augmentant, il devient bailli de Troyes et de Meaux, et capitaine de Provins en 1367. Il est encore bailli de Troyes en 1372.
Il épouse Béatrice de Trainel, membre de l’illustre famille féodale qui dominait des dizaines de villages du Nogentais et qui est en passe de se ruiner totalement. Il est seigneur du Plessye en 1364, du Mothois en 1367 et de Villeneuve-aux-Riches-Hommes en 1369. Sa veuve Béatrice est dame du Mothois de 1376 à 1384.
Guillaume du Plessis –1378-1387, époux de Marguerite de Charny :
Guillaume du Plessis est seigneur du Mothois avec son frère Jean en 1386. Il a pour sœurs Marie, Margueron et Béatrice. Il est seigneur de Château-Gaillard en 1386 et 1387.
En 1378, époux de Marguerite de Charny veuve de Guyot de Courmononcle, il présente un aveu pour le fort du Plesse (châtellenie de Bray) et Canelle (châtellenie de Chantemerle). La famille de Charny a donné un personnage célèbre, parangon de la chevalerie, porte oriflamme de France au cours de la bataille de Poitiers. Elle a fondé un Chapitre à Lirey, entre Saint-Florentin et Troyes, pour vénérer le Suaire du Christ, qui sera vendu dans une génération au comte de Savoie et poursuivra son voyage jusqu’à Turin où il est toujours.
La famille de Courmononcle est originaire de la vallée de la Vanne. La guerre de Cent Ans ne cesse de l’appauvrir.
En 1383, des poursuites judiciaires touchent un sergent royal, par ailleurs substitut du procureur du Roi au bailliage de Meaux (celui ci étend son ressort jusqu’à Bray). Il était venu avec d’autres habitants détruire la maison du Plessis du chevalier Guillaume du Plessis. La procédure est renvoyée devant le bailli de Sens. La machine judiciaire aurait elle rattrapé des membres de la Jacquerie vingt ans après les évènements ?
Guillaume du Plessis –1414, époux de Jeanne de Poissy:
Guillaume du Plessis, chevalier, est seigneur du Plessis aux Eventés en 1395. Il vit en 1416 et n’a donc pas péri à Azincourt l’année précédente. Il a épousé Jeanne, fille de madame de Ternantes. La seigneurie de Ternantes était passée au pouvoir de la famille de Poissy, sans doute originaire du nord ouest de Paris. Le beau père bénéficiera de funérailles magnifiques dans la cathédrale de Sens, réglées avec toute la précision d’un militaire de salon qu’il avait du être.
En 1414/1415, Guillaume du Plessis est seigneur d’Aanon.
Noble homme Guillaume du Plessis et son épouse Jehanne de Poissy décèdent avant 1435 laissant des orphelins affronter une nouvelle et redoutable invasion anglaise.
Les Du Plessis au XVème siècle
Les informations concernant la famille du Plessis se font localement rares au XVe siècle. Nous estimons que la famille ne vit plus dans le Sénonais. Bien que la présence des Anglais cesse en 1437 à Montereau, la sécurité sur les routes n'est toujours pas rétablie entre Sens et Troyes en 1441 et les prémices de reconstructions lourdes, du type moulins, ne se manifestent qu'en 1470. Pourquoi demeurer dans ses campagnes prostrées ?
Les enfants de Guillaume du Plessis, orphelins dès 1435 possèdent de nombreuses seigneuries dans les provinces voisines. Ces garçons ont toutes les raisons de servir noblement au loin un prince ou l'autre. A la même époque, Juvenel des Ursins depuis Paris, les Lejai depuis le Drouais et les Hemery depuis la Brie ne sont pas plus fidèle à Thorigny, Fleurigny et Sergines. La-Chapelle-sur-Oreuse et Voisines n'ont plus de seigneur.
Cette absence finira par avoir un prix inscrit dans la toponymie : finis les Léventé et messire Guillaume. Saint-Jean sera !
A l'évidence, la famille du Plessis bascule vers le camp Bourguignon, ayant la bonne fortune de ne plus vivre au moment de la mort de Charles-le-Téméraire en 1477. A l'héritage sénonais (Plessis Saint-Jean, Pailly, Hauterive), gâtinais (Monchavant), troyen (Barberey) s'ajoutera dès lors des terres dans l'Auxerrois (Chitry, Quennes, Nangis) et le Tonnerrois (Ancy-le-Serveux dit aujourd'hui le Libre).
I Guillaume et du Plessis :
Il est citée en 1434 - 1435 à Bazoches-le-Rosoy.
II Geuffroy du Plessis :
Il est citée en 1434 - 1435 à Bazoches-le-Rosoy. Ecuyer, il rend hommage au Roi pour la seigneurie de Monchavant mouvant de Morêt en 1455. Il semble décéder avant 1486. Il eut les enfants qui suivent çi après en IV
III Thibaut du Plessis :
Il est cité 1434 - 1435 à Bazoches-le-Rosoy.
Avec son frère Geoffroy, il rend hommage pour la terre du Plessis-messire-Guillaume et Pailly, relevant de Bray.
Chevalier, il est citée en 1525 - 1526 comme ayant eu la seigneurie de "Monchavan en Gastinoy près Morêt" devant une rente de 20 livres parisis à payer aux quatre termes, due par son père de Guillaume et son aïeul Gilles chevalier.
Comme son frère Geoffroy, il est écuyer, seigneur de Plessis-Saint-Jean et Pailly, Chevigny, Hauterive, Ancy-le-Serveux, Barberey. Il est premier chambellan du duc Charles-le-Téméraire. Il décède entre 1468 et 1473.
Il y a une fille Jeanne mariée avant 1468 avec Ferry de Grancey chevalier, seigneur de Praslin.
IV Claude du Plessis et ses sœurs :
Claude du Plessis, écuyer, seigneur de Chitry, Quennes et Nangis au comté d'Auxerre, possède aussi la tour de Mochavant au comté de Morêt en 1486. Seigneur d'Ancy-le-Serveux, il décède entre 1490 et 1501, sans doute sans enfant. Deux de ses sœurs conserveront des liens avec notre Sénonais.
Jeanne du Plessis, dame de Pailly en 1486, épouse avant 1482 Mathurin Le Balathier, écuyer, seigneur du Praslin, décédé entre 1490 et 1506. Avec son frère Claude, elle cède en échange à Nicolas et Ferry de Ludes la terre de Chitry contre une rente sur la châtellenie de Bray entre 1492 et 1498. Elle donne à son neveu Nicolas de Choiseul la moitié de Montchavant.
Charlotte du Plessis, épouse Claude de Nicey, écuyer seigneur de Nicey en 1490.
Isabeau du Plessis, dame de Ternantes et de Michery, décède en 1522. Elle est inhumée en l'église de Michery. Elle acquiert la moitié de Barberey huit mois avant son décès. Elle épouse l'écuyer Denis de Castres qui décède avant et 1516. En 1516, elle vend une terre à semer de l'oignon à Pont-sur-Vanne et un quartier et demi de pré lieudit Tasteveau à Vareilles.
Jacqueline du Plessis, religieuse, vit en 1501.
Les habitants du village
En 1490 apparaît le premier villageois : Jean Pelletier laboureur au Plessis prend à bail du Prieur de Launay un bois de 22 arpents en friche. Faut-il incriminer notre intérêt récent pour le Plessis ou bien la réalité d'un établissement tardif d'une population auprès du château ?
A ce jour, la seconde hypothèse a notre préférence.
Après 1490, le village qui émerge n'est qu'un rassemblement de laboureurs : Felyot Crousat en 1527 ; Claude Dollois en 1539 ; Claude Croisat en 1540 ; Jehan Hanard, Quentin Denisot, Gillet Varlot, Jehan Floreau, Loup Dolois, Gilet Denisot et Etienne Denisot en 1549 ; Jehan Serre et Jehan Saron en 1556.
Une poignée de vignerons (Jean Pelletier et Christophe Denisot en 1555) ne contrarient par la morne impression d'un village voué à la monoculture céréalière.
Ces patronymes se retrouvent sur tout le plateau, preuve que le Plessis est régi par son voisinage.
Rares sont les mentions d'autres activités. Elles sont toutes vouées au service direct des laboureurs : meunier pour moudre les farines, maréchal pour ferrer les chevaux, bourrelier pour les équiper. Le maçon ne s'éloigne pas de ce constat, puisqu'il loge les laboureurs et bâti leurs granges.
Ici le moulin est à vent. Cette énergie est beaucoup moins utilisée que l'eau. Les installations sont fragiles. On les repère sur les rebords de la vallée de l'Yonne (le courant est excessif et destructeur) et sur notre plateau.
En 1554 une terre du Plessis est située sur le lieudit le Vieil Molin. Il y a donc un changement d'emplacement.
En 1576 Jehan Maslard meunier à Plessis-Saint-Jean doit cent sous à Léonard Thibault époux de Jehanne Longuet pour vente de drap.
En 1699 Jean Petilla est meunier au Plessis-Saint-Jean. En 1677 Jacques de Bernard chevalier, seigneur de Champigny baille à Jean Petillard meunier au Plessis-Praslin le moulin à vent de La-Chapelle (-feu-Payen), à farine, avec une maison, pour 9 années. Il est l'aïeul de Bernard Petillat, artisan plombier de La-Chapelle-sur-Oreuse.
En 1540, le maréchal Felysot Croisat est propriétaire à Plessis-Saint-Jean. En 1555, il possède avec le maçon et un vigneron trois maisons près de l'église du Plessis sur un terrain que Martin Dolois, prêtre Plessis-Saint-Jean, avait loué en 1517.
Guillaume Gonfon est le maçon de 1555. Avec Léonard Dona maçon à Plessis-Saint-Jean en 1699, époux d'Edmée Dupuis, il dut contribuer aux excavations souterraines du village ayant permis l'extraction des blocs de craie nécessaires à l'édification des murs des bâtiments.
En 1806 Jacques-Denis-Vincent Bourdon, tonnelier au Plessis, âgé de 28 ans, est l’époux de Marie-Marguerite Lignon âgée de 25 ans.
En 1821, les frères Etienne-Eloy et Edme Prin sont bourreliers au Plessis.
Le marchand Claude Huot cité en 1583 et 1596 n'inverse pas l'impression de vacuité économique du village.
Les noms du village
La toponymie du village est particulièrement riche. Les formes s'enchaînent autour du mot "Plessis", mettant en avant les seigneurs ou un saint.
En 1438, on cite encore "Plessis messire Guillaume".
De 1527 à 1583, on évoque désormais "Saint-Jean du Plessis". La mise à l'honneur du saint peut tout autant viser les chevaliers de Malte détenteurs des dîmes du lieu que le saint auquel est dédiée l'église paroissiale. Dans les deux cas, il s'agit d'une rupture affective avec les seigneurs.
Par la suite, on inversera l'ordre pour choisir "Plessis-Saint-Jean" comme une inclusion du village au sein de la collection des autres plessis : Plessis-du-Mée, Plessis-Gastebled.
En 1661, 1677, 1702 et 1789, l'usage de "Plessis-Pralin" signifie le retour de la présence seigneuriale, même modeste. Il est vrai que la famille de Choiseul-Praslin est un gage de puissant patronage.
La voirie :
En 1438, le lieudit La Chaulme se situe derrière l'église du Plessis et tient au grand chemin royal. Cette furtive mention de grand axe ne permet pas d'en préciser les directions. S'agirait-il du grand chemin de Thorigny à Bray-sur-Seine ?
Un peu plus tard, on cite en 1569 une terre un Plessis tenant au chemin tendant de Cormon à Chevry, et en 1570 le "chemin tendant en Sorlon" passant par le lieudit "Les Boulans" au Plessis. Peu de choses en somme.
Le hameau de la Garenne (1682) :
Le hameau de La Garenne ne nous est connu qu'à partir de 1682 et son nom évoque un terrain au statut juridique particulier : on n'est pas autorisé à élever le rongeur hors du clapier. Il est le prédateur honni de la paysannerie.
La Garenne a une relative consistance démographique : Fiacrette Rufmon, veuve de Rhemy Gasteau, âgée de 50 ans en 1682 ; Pierre Cheniot et son épouse Marie Laurent en 1696 ; Louis Huot laboureur époux d'Anne Gervais en 1731 ; Jehan Verlot vivant en 1753 veuf de Jeanne Verrot remarié en 1739 à Madeleine Noué ; le laboureur Edme Charpentier époux de Marguerite Boursier, qui tient en 1743 et 1744 la ferme de la Verrerie à Fleurigny ; le manœuvre Pierre Billot veuf de Marie Rondeau en 1754 ; le laboureur Mathurin Marault en 1762 ; feu le laboureur Edme Thibault époux de Marie-Louise Lavoisier en 1776 ; le manœuvre et ancien militaire Nicolas Maréchal en 1794, né à Hollard en 1722.
Bien entendu, le hameau pérenne et la pauvre voirie n'inversent pas l'impression propre au village : une activité centrée sur les céréales, à peine atténuée par un vigneron et d'épisodiques artisans.
Plessis Saint Jean et les Choiseul
Cela fait longtemps que la famille seigneuriale est en Champagne (XIVe siècle) sur les marches de la Bourgogne (XVe siècle) quand une fille apporte la terre du Plessis à un époux étranger à la région.
Les Choiseul viennent du Bassigny. Leurs aïeux ont participé au dépeçage précoce du vieux comté carolingien. Comme il se doit, le Plessis n'est pour eux qu'une possession lointaine excentrée.
En 1528 Nicolas de Choiseul, écuyer, seigneur de Praslain et de Plessis-Saint-Jean, échange six arpents de bois loués par Gilles Languillat de Pailly. L'année suivante, il baille cinq arpents trois quartiers à Claude Martin prêtre à Sergines.
Ensuite, les Choiseul ne se mêlent plus à la vie Sénonaise. Les champs de bataille retiennent les militaires. Pourtant à la fin du règne de Louis XIV, ils se remettent à compter localement : le village en tient compte dans son nom en 1661 : "Plessis-Pralin".
Effectivement les lieux sont réinvestis. En 1746 , Antoine Mignard jardinier au château de Plessis-Saint-Jean, fils de feu Antoine tisserand et de feue Marie Lefort, épouse Madeleine Dimbert fille du jardinier du château de Fleurigny. En 1789, on vend le bois tiré de la coupe du parc du Plessis-Praslin. En somme depuis Louis XV, le jardin et le parc sont régulièrement entretenus, preuve du réinvestissement du château sur lequel nous ne savons rien de plus.
Les Cassini ont dressé durant le XVIIIe siècle la cartographie du royaume de France. Les cuivres gravés sont conservés et servent toujours à la réédition des feuilles des plans que les lecteurs remarquent ici et là. Plessis-Saint-Jean y est représenté par une église (signifiant son rang paroissial) et un carré traversé par deux allées (signifiant un parc de château). Cette figuration des parcs se retrouve à Thorigny et à la Tournerie, ce que corroborent la présence de jardiniers dans ces châteaux.
Malgré tout, les Choiseul-Praslin brillent à la Cour, à la tête des armées et des ministères. Nous ne savons pas comment s'insère Plessis-Saint-Jean dans leur réseau domanial.
La forme générale actuelle du château laisse supposer qu'un bâtiment réemployé surplombe la partie septentrionale des fossés circulaires. Une glacière a peut être existé à l'entrée du parc donnant vers l'église. En s'appuyant ainsi sur les fossés, on perpétuait la forme du plessis primitif.
Il faut donc mener une exploration documentaire sérieuse qui se dirigera nécessairement vers les actes notariés de la famille propriétaire, surtout les inventaires après décès.
Plessis Saint Jean et la vie judiciaire
A quel ensemble de gestion appartient Plessis-Saint-Jean ?
Le cadre seigneuriale est discret. Il repose sur un receveur et des fermiers. En 1596 Nicolas Roland ancien fermier de la seigneurie, demeurant au château de Trape, cède à Claude Camus procureur au bailliage de Sens six écus quinze sols 106 bichets de froment et 22 d'avoine, dus par des particuliers de Plessis-Saint-Jean et Pailly.
Nous ignorons comment était structurée la vie judiciaire.
Le Roi est présent village à travers sa juridiction gracieuse, c'est-à-dire un embryon de notariat. Si le tabellion réside à Bray-sur-Seine, il dispose de substituts dans de nombreux villages au XVIe siècle. Dans le cas de Plessis-Saint-Jean, l'union prévaut avec Pailly. On connaît ainsi :
en 1529 Guillaume Maraut substitut à Plessis Saint-Jean et Pailly en l'absence de Jehan (Gerbault ?).,
en 1554 Jehan Croisart substitut à Pailly et Plessis-Saint-Jean,
en 1564 Crousart substitut à Plessis-Saint-Jean et Pailly,
en 1564 François Chorrey clerc substitut du tabellion de Bray juré à Plessis-Saint-Jean et Pailly,
en 1580 Vinault substitut à Plessis-Saint-Jean,
en 1593 me Jannaire substitut au Plessis.
Le remplacement des substituts du tabellion par des notaires royaux sera fatal aux premiers qui disparaîtront totalement. Ainsi disparaît l'unique professionnel du secteur des services du village. Là encore, la modestie du tissu rural ne permet pas de faire émerger des notaires royaux comme dans la quasi-totalité des autres paroisses rurales : Sergines, Gisy, la Chapelle, Saint-Martin, Fleurigny, Thorigny, Voisines, Soucy, Granges, Saint-Maurice, la triade de Plessis-Gastebled - Sognes - la Louptière. Cet échec est partagée par quelques autres villages des plateaux céréaliers, comme Courceaux.
Plessis Saint Jean : l'eglise et l'école
L'église du village est dédiée à Saint-Jean. Dans le cadre des journées du Patrimoine ne de 1998, elle a accueilli une remarquable exposition et une série de conférenciers.
Parmi les objets remarquables, nous observons surtout le blason de la famille du Plessis tel qu'il figure sur de nombreux sceaux. Il se décrit comme étant d’or à six fasces d’argent.
Les dîmes :
Les dîmes sont à la part prélevée en nature sur les productions de tout ou partie du territoire paroissial. Principal l'église en principe l'église en êtes attributaires. Bien entendu les nouveaux produits, comme la pomme de terre, poseront un problème. Si le mot évoque le prélèvement du dixième (soit 10 %), on a plutôt dans les faits un 16e ou 18e (soit 6,5 - 5,55 %).
Les chevaliers de Saint-Jean possèdent les dîmes. En 1583, le receveur de Launay baillent à Claude Huot marchand à Saint-Jean-du-Plessis les dîmes sur les habitants du Plessis-Saint-Jean et Pailly pour trois ans et 51 écus.
En 1640 Pierre Launay et Jehan Driot laboureur à Barrault sont les fermiers des dîmes de vin de Plessis-Saint-Jean, Pailly et La-Borde appartenant au Grand Prieur. Ils s'associent avec Benis Bourgoin manœuvre à La-Borde pour le paiement de 120 livres et d'une feuillette de vin.
L'école :
Nous avons démontré que la quasi-totalité des paroisses du nord-est Sénonais possède des recteurs des petites écoles aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Dans le cas de Plessis-Saint-Jean, le témoignage est tardif. En pluviôse an II, l'administration annule le marché passé entre la commune et Gouffé maître d'école.
Les curés :
Nous connaissons :
Léonard de Goyon,
en 1747 Gibert,
en 1765 Edme-Morice Hediard,
en 1775 Barrin,
Pierre-Nicolas Marquet. Il est jureur en 1791. En 1795, l'église clandestine l'identifie comme " religieux sécularisée... n'est nullement aimé et ne reçoit rien des habitants" dans cette cure de l'ancienne doyenné de Trainel et conférence de Sergines. Donc, après son serment d'allégeance aux autorités antichrétiennes, il a rendu ses lettres de prêtrise pour complaire aux révolutionnaires. Par contrecoup, la population ne le soutient plus. Toutefois, il est "réconcilié" le 1er mai 1795, c'est-à-dire pardonné et repris dans la structure ecclésiastique catholique et romaine. En 1803, âgé de 69 ans, il est toujours en poste,
Gateau défroqué.
en 1816, Pierre-Edme Jay (1791†1866), né à Avrolles,
de 1826 à 1841 Etienne-Claude Hunot (1796†1862), né à Saint-Georges-sur-Beaulches,
en 1845 Pierre Pegorier (1814†1884) né à Chely d'Aubrac (Rodez). En 1846, il n'a pas su quêter conformément aux mandement archiépiscopal pour indemniser les victimes d'incendies.,
de 1894 à 1900 Siméon Lefranc (1823†1900), né à Saint-Martin-sur-Oreuse,
en 1912 Montenoise.
Les vocations :
En 1517 Martin Doloye est prêtre au Plessis. En 1595, le clerc Jean Rondeau est natif du Plessis.
Jean-Baptiste-Joachim Villiers, natif du Plessis (1817†1899) est successivement prêtre en 1842, à Pisy en 1843, à Brannay en 1848, à Bagneaux en 1850, à Roffey en 1853, à Montigny-le-Roi en 1858, à Cerisiers en 1873 et chanoine en 1880.
Jean-Marie-Appollinaire Verlot, natif du Plessis (1826†1920) est prêtre en 1854, à Dracy en 1854, à Parly en 1859, à Saint-Martin-sur-Oreuse en 1871 et à la retraite en 1881.
Nous identifions deux vocations féminines :
- Eustase-Joséphine Denisot (1823†1903), fille de Jean-Jacques et de Marie-Angélique Gervais. Sœur de Sainte-Colombe, elle prend l'habit en 1844, fait profession en 1847 et vœux perpétuels en 1860,
- une inconnue devient en 1925 une "sœur Madeleine" à Sens, c'est-à-dire qu'elle entre dans la congrégation des sœurs hospitalières de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur d'Angers.
Mais encore :
En 1929 la paroisse est desservie par le doyen Dusausoy. On cite alors le chantre organiste (non pascalisant !) et un sacristain.
S'il n'y a plus de curé, la presse borne l'horizon intellectuel : quatre abonnements au Journal de la Brie, trois à l'Union de Sens, un au Progrès Social, un au Bourguignon, cinq à l'Yonne, dix au Petit Parisien (il y en avait autant au Petit Journal en 1912). L'école laïque mixte fait son office sans partage.
La confrérie de la Vierge de 1912 s'est depuis doucement éteinte : une dormition en quelque sorte.